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jeudi 7 novembre 2019

Un "héros" de la Guerre d'indépendance incarcéré opéré d'urgence

Lakhdar Bouregaa, vétéran respecté de la Guerre d'indépendance algérienne et figure du mouvement de contestation, a été opéré d'urgence. Il est incarcéré depuis plus de quatre mois. 

Un vétéran respecté de la Guerre d'indépendance algérienne, Lakhdar Bouregaa, 86 ans, figure du mouvement de contestation et incarcéré depuis plus de quatre mois, a été opéré d'urgence mardi, a annoncé mercredi un de ses avocats à l'AFP.

Son arrestation puis son placement en détention préventive, le 30 juin, ont suscité l'indignation en Algérie, notamment dans les rangs du "Hirak", le mouvement de contestation populaire du régime né le 22 février, aux manifestations hebdomadaire duquel M. Bouregaa participait régulièrement.

Selon Me Abderrahmane Salah, M. Bouregaa "a subi avec succès une opération pour une hernie" abdominale dans le principal hôpital d'Alger. L'avocat a précisé qu'à son départ de l'hôpital mardi soir, son client était en réanimation post-opératoire.
"Nous avons peu d'informations. Bouregaa a été transféré (de la prison) d'El Harrach (banlieue Est d'Alger) à l'hôpital sans que sa famille et ses avocats en soient initialement informés", a expliqué à l'AFP Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH).
"Il a été transféré sous escorte et un dispositif policier a été mis en place autour de l'hôpital", a-t-il ajouté, précisant que sa famille n'a pas pu le voir.

Inculpé pour "outrage à corps constitué

 

Haut responsable militaire de l'Armée de Libération nationale (ALN) durant la guerre contre le pouvoir colonial français (1954-1962), M. Bouregaa est inculpé d'"outrage à corps constitué" et "de participation à une entreprise de démoralisation de l'armée ayant pour objet de nuire à la Défense nationale".

Considéré comme un "héros" de la Guerre d'indépendance, il paie, selon ses proches, ses sévères critiques visant le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, devenu l'homme fort de l'Algérie depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression du "Hirak" après 20 ans au pouvoir.
La détention de M. Bouregaa, dont la justice a rejeté début août une demande de remise en liberté pour raisons de santé, illustre le "recours abusif à la détention provisoire" par la justice algérienne, alors que le Code de procédure pénale la qualifie de "mesure exceptionnelle", a souligné M. Salhi.
M. Bouregaa "pourrait être laissé en liberté provisoire en attente de son procès. C'est une personne connue", a-t-il souligné, rappelant ensuite le décès en détention provisoire le 28 mai de Kamel Eddine Fekhar.
Agé de 56 ans, M. Eddine Fekhdar, militant des droits humains et de la cause mozabite -une minorité berbérophone de la Vallée du Mzab (500 kilomètres au sud d'Alger)- était inculpé "d'atteintes aux institutions" et en grève de la faim depuis son incarcération le 31 mars.

 

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